Saint Saturnin

L’église de Nohic est dédiée à saint Saturnin (Sernin).

Le martyrologue romain recense 21 saints Saturnin. Il y a deux saints Saturnin martyrs au 2e et 3e siècle qui sont fêtés tous les deux le 29 novembre : saint Saturnin, un chrétien habitant Rome mis à mort en l’an 305, et Saturnin, premier évêque de Toulouse habituellement appelé Sernin.

Le dictionnaire du Chanoine Gayne, qui recense et décrit toutes les églises du Tarn-et-Garonne, indique que l’église de Nohic est dédiée à saint Sernin donc à saint Saturnin évêque de Toulouse.

Saturnin était un grand prédicateur et fut le premier évêque de Toulouse. Il existait tout d’abord trois récits concernant sa mission dans l’Église :

  • certains disaient qu’il fut d’abord disciple de saint Jean Baptiste puis du Christ et qu’il vint s’offrir à saint André puis qu’il rejoignit saint Pierre pour l’aider à répandre le message du Christ en Orient, revenu à Rome il est envoyé par saint Pierre à Toulouse pour prêcher et répandre le christianisme. 
  • certains disaient qu’il reçu sa mission de saint Clément vers l’an 91 et qu’il vint en gaule avec saint Denis l’Aéropagite et ses disciples qui furent les fondateurs des premiers diocèses en France. 
  • certains mettaient sa venue en Gaule au temps de l’Empire de Dèce donc vers le milieu du 3e siècle.

C’est la troisième hypothèse, décrite par saint Grégoire de Tours, qui a perduré.

Saint Saturnin fut donc envoyé dans les Gaules par le pape saint Fabien vers l’an 245. Il évangélisa les peuples du Languedoc et opéra en très peu de temps de très nombreuses conversions.
C’est vers l’an 250 qu’il fixe son siège épiscopal à Toulouse où il avait fondé une église. Pour se rendre à cette église, Saturnin devait passer devant le Capitole, le temple des dieux romains. Les prêtres des idoles s’avisèrent que saint Saturnin empêchait leurs idoles de rendre des oracles et décidèrent de le faire disparaître si il ne reniait pas son Dieu.
Un jour alors qu’ils allaient sacrifier un taureau dans le Capitole, saint Saturnin passa au bas du temple, ils l’attrapèrent et le firent rentrer dans le temple, comme il refusait de renier son Dieu, ils le battirent et le torturèrent violemment. Puis il l’attachèrent à la queue du taureau qu’ils lâchèrent. Le taureau s’enfuit en furie entraînant saint Saturnin, en sortant du temple la tête du saint heurta une pierre et éclata, son corps fut déchiré.
Ses restes furent récupérés par deux femmes courageuses qui l’ensevelirent dans le lieu où fut ensuite édifiée l’église de Saint-Sernin-du-Taur (Notre-dame du Taur). Sous le règne de Constantin (vers l’an 350), saint Hilaire, un successeur de saint Saturnin, fit entourer les restes d’une voûte en brique et une chapelle fut élevée au dessus. Saint Sylve fit construire une basilique (vers l’an 400) pour abriter les saintes reliques. Saint Exupère, qui avait terminé la basilique, y transféra les reliques.
Cette première basilique fut remplacée au 11e siècle par l’actuelle basilique Saint-Sernin.
Au 6e siècle, le roi Dagobert décida que les chasses avec les reliques de saint Sernin devaient être transférées à l’abbaye de Saint-Denis. Mais après ce transfert, le Languedoc subit de fort grands désordres et les toulousains demandèrent que saint Saturnin revienne dans la basilique. Les moines de Saint-Denis acceptèrent un échange avec d’autres précieuses reliques.
On place le martyre de saint Saturnin en l’an 250 pendant les persécutions de Dèce (empereur romain de 249 à 251).

La fête de saint Saturnin est célébrée le 29 novembre.

Sources : – martyrologue romain traduit en français 1823 – dictionnaire hagiographique, abbé Perrin tome 2 1848 – Dictionnaire historique tome 1 1818 Abbé F.X. de Feller – mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles – Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident – Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950